Le philosophe romain Sénèque, accusé d’avoir participé à une conjuration contre l’empereur Néron, a reçu l’ordre de se suicider. Sénèque accepte la sentence et sa femme choisit de mourir avec lui. Les époux s’ouvrent les veines, mais la mort tarde à venir.

Sénèque demande alors aux servantes d’éloigner sa femme pour éviter que l’un ne faiblisse à la vue des souffrances de l’autre. Pauline survivra, épargnée par l’empereur. Un médecin entaille les chevilles du philosophe pour que le sang coule plus vite et un esclave lui présente du poison. Au second plan, un centurion dépêché par Néron veille à l’exécution de la sentence. Sur la droite, un disciple note les dernières paroles du philosophe stoïcien, qui donne, par son trépas, l’exemple des plus hautes vertus morales face à la tyrannie.

Les draperies enroulées autour des hautes colonnes et les statues monumentales évoquent davantage une scène d’opéra que la sobre demeure d’un romain adepte du stoïcisme. Observez aussi les gestes théâtraux des personnages, l’élégance des parures féminines et la gaîté de la palette de roses et de bleus.

Cette composition décorative dans le goût rococo s’accorde mal avec l’austérité du sujet imposé par l’Académie pour le Grand Prix de Rome de 1773. Le jury n’est pas convaincu par la peinture de David. Pourtant le jeune peintre se présente déjà pour la troisième fois. Il va devoir attendre encore un an avant de remporter enfin le Prix de Rome qui lui ouvre les portes de la Ville Eternelle. C’est à Rome que David oubliera les charmes du rococo pour devenir l’artiste majeur du néo-classicisme.

M. A. P.

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