Du 27 mars 2012 au 15 juillet 2012

Accrochage

Portraits flamands et hollandais

Arts Graphiques

En raison de l'affluence dans l'exposition Le Paris de la modernité et Théodore Rousseau la réservation en ligne est conseillée, y compris pour les bénéficiaires de la gratuité. Seule la présentation d'un billet horodaté garantit l'entrée dans les expositions.

Avenue Winston Churchill
75008 Paris

Tel : 01 53 43 40 00

Gratuit : - 18 ans

A l’occasion du Salon du Dessin 2012, la salle consacrée à l'exposition du cabinet d'art graphique, déploiera une sélection de très belles feuilles de la collection Dutuit, illustrant l’un des thèmes favoris du XVIIe siècle flamand et hollandais : le Portrait, de Van Dyck à Rembrandt

Pays-Bas Nord et du Sud : un contexte différent

Au terme d’une longue guerre d’indépendance contre l’Espagne de Philippe II, les Pays-Bas du Nord – en majorité protestants – se sont libérés d’un joug à la fois religieux et politique : ces sept Provinces, fédérées en République, s’autoproclament indépendantes en 1579, état de fait que l’Espagne reconnaîtra en 1648. 
Dès lors, la jeune République – dominée par la puissante Hollande – développe son dynamisme et son autonomie dans tous les domaines et dans celui des Arts, au premier chef. 
Le mécénat traditionnel et centralisé de l’Eglise et de la Cour a disparu ; dans les villes jalouses de leur autonomie et de leurs particularités culturelles - Haarlem, Amsterdam et Utrecht au premier chef – ce sont les négociants aisés, patriciens et bourgeois, qui sont les nouveaux commanditaires. Dans un marché de l’art ouvert, ils affirment désormais leurs goûts personnels : une préférence marquée pour un certain réalisme et pour des thèmes picturaux caractéristiques comme le paysage, la nature morte, les scènes de genre et le portrait. Dans ce dernier domaine, la culture urbaine et la morale protestante établissent rapidement une « loi du genre », une éthique sociale du portrait, qui se devait ressemblant et dépourvu de toute ostentation. Dominé par Frans Hals (1581 /85 – 1666) et Rembrandt (1606- 1669), le portrait hollandais se nuance de traditions locales et triomphe dans la sphère privée ou dans le cercle des corporations et des guildes. 

Dans les Pays-Bas du Sud – restés au sein de l’Europe catholique et monarchique -, l’Eglise et la Cour ont gardé pleinement leurs positions de mécènes et imposent durablement leurs critères. Les genres picturaux les plus prisés sont toujours le retable religieux et le tableau d’histoire. Dans ce contexte social et culturel, le portrait tend à se rapprocher des genres nobles et le modèle de référence des commanditaires demeure le portrait de cour. 
Le portrait flamand - éloquent, décoratif et de grand format – se présente comme l’héritier de l’art des grands peintres vénitiens. Au cours du XVIIe siècle, il s’impose dans toute l’Europe grâce au rayonnement de deux grands maîtres qui ont séjourné et travaillé en Italie, Rubens (1577-1640) et Van Dyck (1599- 1641).

Par ailleurs, dans les Pays-Bas du Nord comme du Sud, le portrait dessinéprend une autonomie nouvelle tandis que la gravure assure une plus grande diffusion des modèles. Dans ces deux domaines, la présente exposition permet de mettre en lumière quelques points forts de la collection Dutuit : les dessins de Frans Mieris illustrent la « manière fine » de l’Ecole de Leyde, tandis que ceux de Cornelis Visscher sont représentatifs de l’Ecole de Haarlem. Les célèbres portraits à l’eau-forte de Rembrandt sont placés vis-à-vis de ceux - non moins célèbres - de Van Dyck (l’Iconographie) : entre l’œuvre de portraitiste de ces deux maîtres s’établit une correspondance subtile et trop souvent passée sous silence.

Commissaire : Sophie RENOUARD DE BUSSIERRE, Conservateur Général du Patrimoine au Petit Palais