Toute icône renvoie à un prototype, non seulement authentique, mais révélé, dont elle est la copie fidèle. Le portrait du Christ, dit Sainte Face, en est l’exemple le plus achevé.

Selon la tradition orientale, le Christ envoya son portrait au roi Abgar d’Édesse pour le guérir, portrait fait de l’impression de sa face sur un linge, le Mandylion. Cette légende – qui trouve son pendant en Occident dans le voile de Véronique, où le Christ essuya son visage lors de la montée au Calvaire – souligne comment le portrait du Christ, à la source de toute l’iconographie de la Sainte Face, n’a pu être le résultat du geste d’un simple peintre, mais constitue ce que la tradition byzantine appelle une image achéiropoiète, non faite de main d’homme.

Le voile sur lequel s’imprima le visage du Christ n’est pas reproduit ici, mais les traits sont canoniques : front haut, nez droit, longs cheveux ondulés. La barbe lisse se terminant en une seule pointe est typiquement russe et renvoie au type du Sauveur à la barbe mouillée. Il s’agit d’une allusion au fait que le Christ se serait lavé le visage avant d’envoyer son portrait à Abgar. Ce visage du Christ a été réinséré sur une planche de bois plus récente. Cette pratique courante permettait de sauver les parties anciennes des icônes endommagées et d’éviter ainsi la perte d’images saintes.L’auréole porte les initiales grecques du nom par lequel Dieu se révèle à Moïse : « Je suis celui qui est » (Ex. 3, 14).

R. Z.

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