Amateur d’art fortuné d’origine allemande, Charles Stern fit construire en 1909 un hôtel particulier à Paris dans un style résolument moderne. Il fit appel à Maurice Denis pour peindre la coupole d’une salle de réception octogonale. Les huit toiles au format trapézoïdal de Soir florentin furent présentées au Salon d’Automne, juste avant leur installation boulevard Lannes, en 1910. Cet ensemble remarquable fut toutefois déposé dès 1914, et cinq des huit panneaux ont disparu depuis.

À l'origine, Soir florentin  comprenait quatre grands panneaux I. Danses, II. La Cantate, III. Baigneuses, IV. Le Poème, reliés par quatre représentations typiques du paysage italien, Les Pins, Les Cyprès, Les collines, Les Oliviers. Ce décor était directement inspiré par les fréquents séjours du peintre en Italie. La musique, le chant, les baigneuses évoquent les arts et l’amour. Les couleurs, au départ très soutenues, furent atténuées à la demande du commanditaire Charles Stern : " [...] votre décoration dans son ensemble est trop rose et trop bleue. Je vous prierai donc de supprimer les roses et de pâlir les corps."

A proximité de la salle Concorde où sont exposées ces peintures, une rotonde présente un autre décor monumental peint par l'artiste spécialement pour le Petit Palais entre 1921 et 1925, sur le thème de l’Histoire de l’art français. Maurice Denis a représenté sur cette coupole un florilège d’œuvres et de portraits d’artistes réunis en un cycle continu. Notre regard passe sans rupture du temps des cathédrales à celui de François Ier, puis de Louis XIV en son château de Versailles. Le XIXe siècle où se profilent l’Arc de triomphe et l’Opéra Garnier est dominé par la figure de Delacroix accompagné de Carpeaux, d’Ingres et Puvis de Chavannes, auquel succède Courbet et les paysagistes de Barbizon. Le cycle s’achève avec Rodin et les grandes figures de l’impressionnisme : Monet, Cézanne, Renoir, Degas.

I.C.